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Filière Un plan pour la cerise

Après la disparition du diméthoate en 2016, les producteurs voient à nouveau leur verger menacé par la suspension de matières actives supplémentaires.

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Les producteurs du Vaucluse réclament un plan de sauvegarde pour la cerise de bouche et d’industrie. À l’initiative de la chambre d’agriculture, ils se sont rendus début avril au ministère de l’Agriculture pour faire part de leurs difficultés.

 

« La filière se bat depuis plusieurs années contre le ravageur Drosophila suzukii », expose Georgia Lambertin, présidente de la chambre d’agriculture, à la tête de la délégation ayant rencontré les pouvoirs publics et productrice de cerises à Venasque (lire l’encadré).

 

« Jusqu’à présent, nous arrivions à peu près à alterner les produits. Si l’on nous en retire encore, nous courrons à la catastrophe, s’inquiète Jean-Christophe Neyron, agriculteur à Malemort-du-Comtat. En plus de la cerise, qui occupe 3,5 ha de verger en coteaux sur son exploitation, il produit du raisin de table (8 ha) et du raisin de cuve (1 ha).

 

« Sans la cerise, je perdrais une partie de mon revenu », indique-t-il. Pour protéger son verger, l’exploitant va poser des filets dès l’an prochain. « Je vais en installer directement sur 0,8 ha d’arbres et recouvrir 4 000 m2 de plantations nouvelles sur un rang, annonce-t-il. Nous évoluons vers un mode de production totalement différent. Nous devons revoir les distances de plantation, travailler avec du nouveau matériel végétal, investir dans des équipements spécifiques… »

Pose de filets

L’agriculteur estime la pose de filets en mono-rang à 50 000 euros par hectare. « Sans aides financières, nous n’y arriverons pas », souligne-t-il. C’est tout l’objet du plan que réclament les cerisiculteurs du Vaucluse, le premier département producteur de ce fruit. « Nous avons demandé au ministre un accompagnement sur le long terme, afin que les arboriculteurs puissent se doter de vergers compétitifs, souligne Georgia Lambertin. Nous souhaitons qu’il soit individualisé et qu’il intègre, au-delà du soutien financier, un volet technique et technico-économique. »

 

Les producteurs attendent aussi que des fonds supplémentaires soient débloqués en faveur des travaux de recherche appliquée. Julien Denormandie, le ministre de l’Agriculture de l’époque, s’était engagé à ne pas laisser les producteurs démunis. Reste à savoir si Marc Fesneau, son successeur, maintiendra ce cap.

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